Probabilité nulle | Bastien Delesalle
Bastien Delesalle

Probabilité nulle

Maison abandonnee

Les déceptions successives de mes rencontres à travers le réseau HelpX et l’impossibilité de travailler sur mon site internet facilement me font me poser beaucoup de questions … Je suis en pleine période de doutes et de remise en question sur cette manière de voyager actuelle …
Je me pose deux questions principales: la première concerne HelpX. J’ai payé l’abonnement et je me demande pourtant si cela vaut la peine que j’insiste à rechercher un lieu pour apprendre l’espagnol alors que ma manière de faire habituelle en allant tout simplement au contact de la population a toujours bien fonctionné ? La seconde question est: N’ai-je pas mis la barre trop haute (comme souvent de par mon caractère utopiste) en tentant de tenir un site internet en 3 langues alors que je ne suis déjà pas capable d’écrire un article mensuel en français ? J’ai déjà plusieurs mois de retard dans mes écrits.

Ruud, un belge exilé, tente en vain pendant une journée entière de me mettre en contact avec des Espagnols de l’Alpajurra. Cette journée me permettra de me poser les bonnes questions et de prendre les décisions adéquates.
En parallèle, je recherche en vain une personne capable de m’aider à travers WarmShower ou CouchSurfing pour me rendre à Granada qu’il faut absolument découvrir, m’a-t-on dit. Principalement ville étudiante et touristique, après deux mois de recherche, je n’y suis toujours pas parvenu.
Quand rien ne veut tourner rond, il n’y a que deux solutions … avancer seul et rater des choses au passage ou être patient en espérant que la chance tourne. J’alterne souvent entre ces deux manières de faire.
J’ai du temps devant moi, les fortes chaleurs espagnoles ne sont pas encore arrivées. Alors cette fois, afin de réfléchir un peu et de mettre un maximum de chance de mon côté, je décide de ralentir la cadence de mon voyage, me creusant les méninges dans toutes les directions pour trouver une solution à mes pseudos problèmes.

Malgré tout, sans toit fixe, il faut bien reprendre la route …
Je repars sous la pluie pensant quitter ces montagnes que j’ai assez vues et qui ne m’ont rien apporté de ce que j’espérais, si ce n’est le plaisir et la fierté d’avoir franchi cette difficulté “facilement”. Je suis de plus en plus en bonne condition physique. Oubliées les douleurs quotidiennes des années passées, mon corps a retrouvé la majeure partie de ses capacités.

« J’ai été saisi d’un amour profond pour mon corps qui m’aidait dans cette folle aventure…» disait Paulo Coehlo sur le chemin de Compostelle

Je n’ai plus aucune idée de la direction à prendre pour la suite alors que j’avais plus ou moins imaginé un itinéraire et que j’étais dans les temps des saisons pour éviter les chaleurs de l’Andalousie. Comment allais-je réussir à retourner dans une spirale vertueuse ?

Ce jour où je remontai sur le vélo sans but précis, il pleuvait par intermitence. Je n’avais pas roulé sous la pluie depuis très longtemps. J’avais mal aux jambes et la route s’élevait sévèrement. Après seulement 20 kilomètres alors que je n’avais pas la tête à pédaler, la solution allait soudainement se présenter devant moi: le village de Talara dans la Vallée de Lecrin. Sans le savoir encore, à 30 kilomètres de Granada, ce village sans particularité apparente allait m’accueillir à bras ouverts.

Et le soleil revenait comme j’aime à le dire si souvent !!!

Il n’est que 14 heures quand je traverse Talara. Je remplis mes bouteilles à la fontaine, et je repars pour m’arrêter de nouveau 2 kilomètres plus loin. J’avais déjà pris 100 mètres d’altitude supplémentaire. Une nouvelle montée dont je ne voyais pas le sommet s’élevait devant moi et ne donnait pas envie d’aller plus loin.
Si je me suis arrêté, c’est parce qu’une immense maison à 3 étages entourée d’oliviers borde la route. Elle paraît abandonnée. Je fais discrètement le tour du propriétaire. Je me perds dans le dédale des pièces tellement leur nombre est important. Le jardin intérieur est parfaitement à l’ombre sous un immense pin pratiquement couché sur la maison avec le poids des années. Je repère vite les lieux afin de ne pas attirer l’attention sur cette route passante. Je cherche un passage pour entrer avec le vélo. Un chemin derrière la maison permet d’accéder au jardin.

Le vélo est désormais à l’abri des regards indiscrets. Après une nouvelle inspection des lieux, je repère une partie de la maison suffisamment grande pour m’accueillir et dissimuler le vélo à l’intérieur. Un patio tout proche dont une partie est abritée en cas de pluie me permettrait même d’allumer un feu sans enfumer toute la maison. Je décide rapidement de m’installer ici quelques jours pour réfléchir …
Instantanément, je fabrique une table et une chaise ainsi qu’un petit four pour cuisiner et me tenir au chaud. En avril, la température est désormais agréable mais certaines journées et les nuits restent froides et humides. Des orages impressionnants résonnant puissamment dans la montagne éclatent parfois subitement. Le vent entre de partout dans la maison sans fenêtre. La Vallée de Lecrin est un couloir parfait pour que des vents puissants s’y créent. La mer est à quelques dizaines de kilomètres au Sud. Granada de même mais en altitude et au Nord. Au milieu, le village de Talara et cette vallée subissent sans cesse les coups de butoirs du vent qui peut changer plusieurs fois par jour de direction en fonction des différences de pression entre mer et montagne … Le lendemain de mon arrivée, un vent très puissant vient à se lever, prêt à me rendre fou, ne cessant de souffler pendant 4 jours et nuits. Je ne suis pas mécontent de pouvoir m’abriter un peu dans la maison ces quelques jours durants. Je redescends au village…

Je pars en quête d’un petit magasin pour me ravitailler, mais surtout à la recherche d’une bibliothèque où travailler un peu. Le village semble paisible et plein de vie à la fois.
C’est ce jour où je découvrirai le réseau Guadalinfo mis en place entre autre par la Junta de l’Andalousie en 2008. Afin d’offrir à la population un accès aux équipements informatiques et à internet, l’Andalousie a mis en place à grande échelle un réseau que l’on peut retrouver dans pratiquement tous les villages. Dans des salles dédiées ou les bibliothèques, des centres informatiques possèdent souvent une dizaine d’ordinateurs rapides avec un accès internet tout aussi performant. Equipé de nombreux ordinateurs, le Guadalinfo de Talara permet d’utiliser internet tous les après-midis sans limitation de temps du lundi au samedi (d’autres Guadalinfo sont même ouverts toute la journée jusque 21h) … Je n’en crois pas mes oreilles.
Ô miracle !!! J’ai désormais une maison, un village tout proche pour me ravitailler en eau et en nourriture et un centre informatique pour rattraper le retard d’écriture de mes articles.

J’ai perdu mon vélo de vue depuis pas mal de temps. Malgré l’apparente tranquillité du village, je reste toujours vigilent, et le vélo hors de ma vue, je n’oserai pas travailler instantanément. Je ressors observer les alentours pour trouver un lieu où mettre le vélo en sécurité.
Joaquin passe alors devant moi dans la petite rue de l’école où se trouve aussi la bibliothèque, le gymnase, etc … Je l’interpelle et lui demande s’il habite dans la rue. Oui. Je lui demande s’il accepterait de me garder le vélo pendant que je travaille. Oui de nouveau … Je n’en reviens toujours pas … Le destin a mis sur ma route à la seconde près tous les éléments dont j’ai besoin.
La probabilité que cela arrive était inférieure à zéro ….
Je laisse donc mon vélo chez lui et pars travailler quelques heures sur internet. J’ai beaucoup de travail administratif en retard et avant de pouvoir continuer à écrire de nouveaux articles, il va me falloir quelques temps.
Je répète l’opération deux ou trois jours consécutifs en continuant de rechercher une autre solution pour sécuriser le vélo car cette situation ne pourra pas durer éternellement. Cette famille, aussi gentille soit-elle, va finir par se lasser de me voir tous les jours. Nous aimons tous nos vies tranquilles même si l’on aime qu’elles s’entrecroisent aléatoirement pour le bonheur de tous.

La nuit et pendant les heures de fermeture du Guadalinfo, je retourne dans “ma” maison abandonnée en la nettoyant petit à petit, en améliorant mon installation et en tentant d’agrandir un peu mon espace vital. Peu à peu, une chambre et une petite cuisine prennent forme et mon stock de bois que je récupère alentour s’agrandit.
Je prends peu à peu la température des environs, observe les allers et venues. La maison est plantée au milieu des oliviers et quelques ouvriers agricoles viennent travailler sur les terrasses supérieures. J’ai appris au fil des années à me dissimuler. Je peux être l’ombre d’un arbre ou un fantôme au milieu de la population malgré ce vélo qui attire grandement l’attention. La décision de me montrer ou non m’appartient. Rester discret est donc la seule chose à laquelle je dois faire attention si je souhaite continuer de pouvoir utiliser cette maison sans problème avec le voisinage quasiment inexistant.

Les chiens de la petite entreprise au-dessus de la maison, eux, m’ont repéré comme toujours depuis longtemps. On ne peut rien leur cacher, ils sont toujours en alerte. Parfois, sans raison apparente, ils aboient une bonne partie de la nuit.
La grande briquetterie face à la maison, elle, tourne bruyamment jour et nuit, et les camions qui y entrent et sortent me réveillent les premières nuits.
A en croire les papiers qui jonchent le sol de la cave, cette maison devait appartenir à un avocat, d’où sa grande taille. Cela me sera confirmé par deux chasseurs de fantômes qui, un matin, font leur apparition dans le jardin venant prendre quelques photos pour voir l’évolution de la maison depuis leur dernière nuit passée ici à chercher le moindre signe de vie surnaturelle. Avec les courants d’air froids incessants qui s’engouffrent de partout dans la maison, ils ont sûrement eu vite fait de trouver une présence fantomastique …

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, mes journées sont bien remplies. Ne serait-ce que de cuisiner au feu de bois, avec un bois de mauvaise qualité, m’occupe une bonne partie du temps.
Une routine s’installe et peu avant 16 heures, j’enfourche le vélo pour descendre au village. Tout en descente, sans un coup de pédales, il ne me faut que 3 minutes de la maison pour arriver au Guadalinfo où je travaille tous les soirs. Sachant que j’ai un endroit où dormir, pas besoin de chercher où planter la tente, et je peux me permettre de rentrer dans l’obscurité un peu avant la nuit tombée.Ainsi, je rattrape lentement le retard accumulé depuis le mois de février. Je travaille sur mon site qui, si vous n’en aviez pas conscience, prend un temps fou à entretenir. Préférant toujours emporter mon équipement avec moi, les gens du village me voient arriver tous les jours le vélo chargé. Ils commencent à me reconnaître, il faut dire qu’un vélo comme le mien dans un village de 500 habitants ne passe pas inaperçu.

De jour en jour, ils me questionnent et apprennent à me connaître et comprendre que je ne ferai aucun problème et commencent alors à m’aider. Pas dupes, ils se doutent bien que je dors quelque part et me cache dans la montagne alentour la nuit et le reste de la journée où ils ne me voient pas. Mais ils ne sont pas plus curieux que cela.. Seules 3 personnes en qui j’ai confiance connaissent mon secret. Ce sont les personnes qui m’aident et avec qui j’ai de réelles discussions. Il y a d’abord la famille Navarro qui a gardé mon vélo les premiers jours, puis Miguel, le concierge de la Casa Cultura qui sécurise désormais mon vélo tous les jours dans un local fermé dont lui seul possède la clé. Il m’offre aussi des douches chaudes à foison le plus régulièrement possible dans les vestiaires du petit terrain de football synthétique. Un couple de belges connaît lui aussi la maison et eux m’aident en lavant mes vêtements quand j’en ai besoin. Ce petit village qui mène à Granada m’est fort sympathique et m’a accueilli à bras ouverts.

Il faut comprendre une chose fondamentale pour s’imaginer la situation que je vis actuellement.
En voyage, il est pratiquement impossible d’avoir sous la main ce dont on a besoin à l’instant présent. Bien sûr, si l’on vit dans les grandes villes où toutes les choses matérielles et pratiques se trouvent plus facilement, si l’on a le réflexe de courir au magasin, d’acheter, ou de payer tous les services dont on a besoin, tout est beaucoup plus facile et rapide. Je n’ai pas cette philosophie de consommation.
Alors, au quotidien, je n’ai jamais ce dont j’ai besoin au moment où j’en ai besoin.
C’est ainsi que la patience s’apprend très vite. Le facteur chance est également très important. La probabilité de se trouver au bon endroit au bon moment est souvent très faible. J’ai appris au fil des années à savoir provoquer la chance.
Tout comme il est très facile d’acheter, recycler ou trouver l’aide dont on a besoin demande beaucoup, beaucoup plus de temps. Mais la plupart du temps, parfois plusieurs mois ou années plus tard, ce dont vous avez besoin vous tombe un jour dans les mains alors que vous n’y pensiez plus. Ainsi, on apprend également rapidement à se passer des objets dont on se rend compte qu’ils sont inutiles et on devient inventif pour trouver une solution pour que chaque chose ait un emploi multiple.

Tout vient à point à qui sait attendre …

Ainsi, vous comprenez mieux que cette maison abandonnée, dans ce village précisément, avec les bonnes personnes qui y habitent relève normalement de l’impossible … ceci ne devrait jamais avoir eu lieu, et pourtant …

Quand on agit avec le coeur et la réelle volonté (non uniquement l’espoir) d’un Monde meilleur, il vous rend souvent ce que vous lui offrez …

Depuis plusieurs années, c’est donc la première fois que je trouve en un même site tout ce dont j’ai besoin à l’instant précis où j’en ai besoin. Un lieu où vivre discrètement pour cuisiner au feu de bois et dormir gratuitement, un lieu pour sécuriser mon vélo pendant que je travaille, une petite épicerie et une fontaine où je me ravitaille en eau tous les soirs, un lieu pour travailler efficacement sur un bon ordinateur et en plus des gens qui m’aident pour me doucher et laver mes vêtements … Que demander de mieux ?

Mais souvenez-vous, je n’ai en réalité toujours pas parlé du problème initial: acquérir un ordinateur pour pouvoir écrire mes articles tranquillement pendant mon temps libre … J’y viens !!!

C’est exactement là où le cercle vertueux se boucle. Un jour, au début de mes voyages en vélo, je suis tombé malade sous une forte chaleur estivale. Au passage de la frontière allemande, une famille polonaise formidable m’a recueilli comme l’un des leurs pendant deux semaines, prenant soin de moi le temps que je me remette sur pied.
Au milieu de la forêt où j’ai commencé à m’intéresser au Tai Chi pour améliorer la souplesse et la fluidité des mouvements de mon corps, perdus lors de mon accident, l’endroit était idéal pour me reposer après un furtif passage à l’hôpital local. Nous sommes toujours restés en contact. Le jour de mon départ plein d’émotions, cette famille avait voulu m’offrir le petit ordinateur Netbook, idéal pour le voyage, qu’ils m’avaient prêté durant toute la durée de mon séjour afin que je discute avec ma famille, inquiête. Je n’en avais nullement besoin à l’époque et n’avais surtout aucune protection étanche pour cet ordinateur. Je ne voulais de plus surtout pas dépendre de l’électricité et passer mes soirées sous la tente devant un écran. Je ne vis pas au grand air pour cela, disais-je …

Comme on dit, il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis !!!

Je me suis récemment souvenu de ce détail qui m’avait profondément ému tant leur générosité m’avait paru disproportionnée.
Je n’ai quasiment aucune connaissance technique concernant les ordinateurs, et il est bien difficile de faire un choix tant l’offre est grande et variée. De plus, je manque de temps et d’envie pour m’y intéresser vraiment, et les ordinateurs neufs et performants peuvent atteindre des prix exorbitants. Le poids est aussi un élément important … mon vélo est déjà suffisamment chargé pour ne pas me rajouter trois kilos sur le porte-bagage.
Je contacte Agnieska, mon amie polonaise, afin de savoir si sa famille possède toujours cet ordinateur et si l’offre tient toujours. Je me souviens que leur ordinateur était petit et fonctionnait bien, alors pourquoi ne pas leur racheter. Pour commencer de voir comment voyager ainsi, un ordinateur d’occasion me semble plus judicieux.
Mon amie ne tarde pas à me répondre positivement … à un détail près: j’ai beau leur proposer plusieurs fois de leur envoyer de l’argent, ma question restera toujours sans réponse.
Moins d’une semaine plus tard, sans aucune demande de justification de leur part, l’ordinateur était en carton et en direction de l’Espagne. Joaquin, qui a sécurisé mon vélo les premiers jours de mon arrivée dans le village, me prête son adresse afin de recevoir le colis.

Celui qui dit que les Espagnols n’aiment pas les Français ne m’a jamais vu vivre dans le village de Talara en harmonie avec sa population.
Celui qui dit que les témoins de Jehovah sont tous des escrocs ennuyeux n’a jamais rencontré la famille Biosacki.

Me voici donc l’heureux propriétaire d’un tout petit ordinateur qui se glisse partout dans mes bagages faits-maison, en espérant que cela va vraiment me permettre de travailler efficacement. Il en va de soit que je vais désormais être dépandant de l’électricité et de tous les problèmes qu’influent de transporter un ordinateur (stress de posséder du matériel coûteux, devoir le dissimuler ou le transporter sans cesse pour éviter un vol éventuel, nécessité de prendre beaucoup de précautions concernant la protection aux chocs et aux intempéries et à la vie en extérieur, …).
Bref, que de problèmes supplémentaires pour s’adapter au Monde moderne …

Après avoir reçu l’ordinateur, je le configure un peu pour l’adapter à ma manière de travailler, et en parallèle, je continue de me rendre quotidiennement au Guadalinfo du village pour le charger et travailler sur un écran plus grand que le Netbook. Cela dure pendant des semaines. Même s’il y fait froid, je me sens bien dans cette maison. Cela m’offre un peu de repos et des activités différentes de d’habitude sans trop de vélo.
J’aime apprendre, comprendre, m’intégrer quelque peu, découvrir une partie d’un pays plus profondément sans le survoler, alors pendant tout ce temps, les week-ends, j’en profite pour explorer la jolie vallée de Lecrin.
Je découvre la cascade et les eaux médicinales de Durcal, les lagunes de Padul, l’Embalse (lac et barrage) de Beznar où je campe et pêche. Je me rendrai aussi à la fête de l’orange et à une autre manifestation populaire à Talara qui m’intéresse tout particulièrement car une association de Tai Chi vient y faire une exhibition.
A la fin de leur présentation, dont le public s’est peu interessé, Fernando, maître 4ème DAN de Kung Fu, Tai Chi, etc … parle d’une séance hebdomadaire ouverte et gratuite de Chi Kung et de méditation commune dans son centre à Granada. Cela m’intéresse énormément. C’est ainsi que j’irai à sa rencontre tout naturellement. La chance a mis sur ma route ce maître deux ans après avoir pensé apprendre le Tai Chi. C’est bien la preuve que la patiente finit toujours par être récompensée. La chance me sourit de nouveau et je vais enfin pouvoir apprendre ces arts martiaux fondamentalement bénéfiques pour le corps humain et l’esprit … Fernando possède un centre de méditation dans la montagne où l’on peut se retirer au calme, et m’invite alors à passer quelques jours (qui se prolongeront en quelques semaines). J’ai payé et cherché en vain à apprendre l’espagnol en utilisant HelpX, et alors que l’on me dit que je parle déjà plutôt bien, je perfectionnerai un peu plus mon espagnol avec les gens que je cotoie dans ce centre … En échange de quelques heures de travail par jour, exactement comme pour HelpX, j’écouterai longuement Fernando et Asis, son disciple, parler de la philosophie Taoïste tout en apprenant différents arts martiaux chinois. J’y pratiquerai aussi plusieurs fois par jour la méditation avec plus de connaissances techniques pour affiner la concentration que lorsque je pratiquais seul de manière intuitive. Une chance dont je ne réalise pas encore la mesure !!!

Ainsi, depuis le jour où j’ai découvert cette maison magique, entre les semaines de travail au Guadalinfo et mon expérience dans ce centre de méditation, les semaines ont passé et je serai resté sédentaire pendant plus de 2 mois. Avec tout cela, la chaleur me rattrape. C’est maintenant le printemps et la température, encore légèrement instable, augmente fortement début mai. La saison chaude rattrape son retard sur mon avancée pendant que je rattrapais mon retard d’écriture …
Il est temps pour moi de reprendre la Route et d’enfin me rendre à Granada, ayant reçu une invitation de la part d’une personne rencontrée au centre de méditation. C’est inespéré et je saute sur l’occasion en passant une dernière nuit nostalgiquement dans ma maison abandonnée.

Voici donc ce qui s’est passé pour pouvoir continuer de vous écrire et vous faire partager mon mode de vie, j’ai vécu plus de deux mois dans une maison abandonnée, et ce fut une expérience très enrichissante pour moi aussi …
Je laisse la maison dans l’état afin que la prochaine personne qui l’utilise pour se réfugier puisse profiter de mes installations et de mon stock de bois restant.

Comme souvent, ce moment de vie aurait été beaucoup plus difficile sans tous ceux qui m’ont offert leur aide et permis cette aventure possible dans ce petit village de Talara que je ne suis pas prêt d’oublier … il n’a rien d’extraordinaire en soit, mais les gens l’ont transformé en un village vacances idéal …

 

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